“Nous avons débarqué à Utah Beach en Normandie en juillet 1944 et je me souviens bien des cratères de bombes et des épaves de blindés sur la plage. Nous sommes allées en camions jusqu’à notre bivouac à Carentan. Là bas, nous avons vu des prisonniers de guerre allemand, c’était la première fois. Nous avons pu aussi profiter de douches en plein air. Des pilotes de chasse avaient appris l’heure de notre douche, et chaque jour, ils volaient exprès au dessus de nous. Les infirmières criaient ! Oh, que c’était drôle ! Nous avons pris plus tard le train pour Paris et avons travaillé dans un grand hôpital parisien autrefois occupé par les Allemands.”
Témoignage de Winifred Anne Walker, infirmière dans l’US Army Nurse Corps à partir de février 1943. Elle avait 23 ans à l’époque.
« Nous couchions dans les caves, dont les murs étaient abondamment illustrés de pages découpées dans la Vie Parisienne, sarabande de petites femmes montrant leurs cuisses demi gainées de soie : nous n’avions pas attendu les Américains pour orner nos chambres de pin-up. »
Souvenirs de René Arnaud, sous-lieutenant dans le 337e régiment d’infanterie en 1915.
“Une plaisanterie circulait parmi les troupes aéroportées: Hitler a commis une erreur grossière quand il a construit son mur de l’Atlantique; il a oublié d’y mettre un toit.”
Extrait du livre “Frères d’arme” de l’historien Stephen E. Ambrose. C’est ce bouquin qui a inspiré l’excellente série “Band of Brothers”.
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“Une plaisanterie circulait parmi les troupes aéroportées: Hitler a commis une erreur grossière quand il a construit son mur de l’Atlantique; il a oublié d’y mettre un toit.”
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« Un soir, rentrant du travail, une croix de bonne taille apparaît, pendue au mur ; ce sont les Polonais, tous pleins de ferveur religieuse, qui l’ont placée là, sans aucune discussion ni accord préalable. Les Français sont furieux ; également sans discussion, ils décrochent l’objet du litige. Le soir on a le plus grand mal à éviter une bataille rangée. La querelle dure plusieurs jours ; il s’agit d’une affaire locale que nous devons régler nous-mêmes. À la fin la croix prend le dessus sur Marx et s’installe à demeure. »
Témoignage de Jean-Claude Dreyfus, arrêté par la Gestapo en décembre 1943 et déporté à Buchenwald, puis à Dora. Il deviendra après la guerre un grand biochimiste et généticien à Paris
“4 novembre 1915 – Cantonnement à Hermonville chez le notaire. Celui-ci, qui a quitté le village il y a 15 mois, revient inopinément avec sa femme et entre dans sa salle à manger envahie par nous. Le pauvre homme a les larmes aux yeux de voir les déprédations subies par sa demeure. Nous sommes gênés et pourtant… c’est la guerre.”
Journal d’André Tropamer, 127e régiment d’infanterie.
« Lorsque nous sommes arrivés au large de Saint-Tropez en vue des côtes de France, tout à coup, à l’horizon, nous avons aperçu une ligne. C’était la terre, c’était la France. Et alors, c’était une immense émotion à bord. Nous nous sommes embrassés. Les hommes, les filles. Et tout d’un coup, la Marseillaise a jailli. Mais une Marseillaise extraordinaire, frémissante, inouïe, les larmes coulaient. C’était la France. Et il y avait des mois que nous attendions cette arrivée devant les côtes de France. »
Témoignage de Georgette Aubignac, lieutenant dans le corps féminin des transmissions en aout 1944 lors du débarquement de Provence. Elle avait 25 ans.
« Lorsque nous sommes arrivés au large de Saint-Tropez en vue des côtes de France, tout à coup, à l’horizon, nous avons aperçu une ligne. C’était la terre, c’était la France. Et alors, c’était une immense émotion à bord. Nous nous sommes embrassés. Les hommes, les filles. Et tout d’un coup, la Marseillaise a jailli. Mais une Marseillaise extraordinaire, frémissante, inouïe, les larmes coulaient. C’était la France. Et il y avait des mois que nous attendions cette arrivée devant les côtes de France. »
Témoignage de Georgette Aubignac, lieutenant dans le corps féminin des transmissions en aout 1944 lors du débarquement de Provence. Elle avait 25 ans.
« Lorsque nous sommes arrivés au large de Saint-Tropez en vue des côtes de France, tout à coup, à l’horizon, nous avons aperçu une ligne. C’était la terre, c’était la France. Et alors, c’était une immense émotion à bord. Nous nous sommes embrassés. Les hommes, les filles. Et tout d’un coup, la Marseillaise a jailli. Mais une Marseillaise extraordinaire, frémissante, inouïe, les larmes coulaient. C’était la France. Et il y avait des mois que nous attendions cette arrivée devant les côtes de France. »
Témoignage de Georgette Aubignac, lieutenant dans le corps féminin des transmissions en aout 1944 lors du débarquement de Provence. Elle avait 25 ans.
“Un mot seulement pour vous dire que je ne suis plus en danger et que je suis sorti indemne de la terrible bataille de Verdun : Mort-Homme, côte 304. Nous avons eu dans le groupe 4 tués et 12 blessés dont 3 gravement atteints. Je remercie Dieu de n’avoir point été touché pas même légèrement mais je dois avouer que je suis très maigre et exténué de fatigue. Je pense aller au repos au moins pour un mois.”
Lettre du 25 mai 1916 écrite par Paul Laporte. Il a 32 ans.
“Un mot seulement pour vous dire que je ne suis plus en danger et que je suis sorti indemne de la terrible bataille de Verdun : Mort-Homme, côte 304. Nous avons eu dans le groupe 4 tués et 12 blessés dont 3 gravement atteints. Je remercie Dieu de n’avoir point été touché pas même légèrement mais je dois avouer que je suis très maigre et exténué de fatigue. Je pense aller au repos au moins pour un mois.”
Lettre du 25 mai 1916 écrite par Paul Laporte. Il a 32 ans.
« Et, à vrai dire, cette attente qui n’est même pas attente de quelque chose puisque beaucoup pensent que les Allemands n’attaqueront pas, n’a pas manqué de produire son effet : l’arrière se désintéresse de nous, nous-mêmes nous ne songeons guère aux Allemands avec des intentions offensives. Beaucoup espèrent un “arrangement”. Un sergent hier encore me disait, avec une lueur d’espoir niais dans les yeux : “Pour moi, ça va s’arranger, l’Angleterre mettra de l’eau dans son vin.” La plupart sont assez sensibles aux propagandes hitlériennes. On s’ennuie, le moral baisse. »
Extraits des carnets de Jean-Paul Sartre. Il est mobilisé en Alsace dès septembre 1939. Il est un témoin direct de la “drôle de guerre”
« En Indochine, j’ai trop appris à connaître toutes les marques de l’anxiété. Et, sous les casques, ces traits tirés, ces yeux fixes, signifient que l’ennemi est à côté, en masse, caché dans les restes des hameaux, dans les bosquets de bambou, dans la boue des rizières, à quelques mètres peut-être. »
Extrait d’un reportage du journaliste Lucien Bodard envoyé couvrir la guerre d’Indochine à partir de 1948 pour le journal France-Soir.
“Que font les hommes, dans le jour ? Rien. Ils dorment, boivent, mangent, jouent aux cartes, mangent, boivent, racontent des blagues, boivent, mangent, fument, et puis encore la même chose. Quelques-uns lisent. Les journaux n’arrivent pas ici, ou bien rarement. Tout est loin. Ce qui a été la vie, autrefois, des uns et des autres, apparaît dans le souvenir, effrité, derrière un halo.”
Souvenirs d’Émile Henriot, engagé volontaire en 1915 dans le 31e régiment de dragons.
“Nous nous en sommes bien tirés, compte tenu des tirs nourris. Nous avons dû emmener 74 blessés allemands à l’hôpital pour les soigner. Il s’agissait de Bavarois et de uhlans. Je suis cité à l’ordre du régiment, avec le lieutenant-colonel Daly et le lieutenant Carrigan, pour avoir tenu nos tranchées pendant deux heures avec quatre mitrailleuses, tandis que la compagnie devait se replier. Nous avons résisté sous un déluge d’obus. Je m’attends à recevoir une médaille militaire française pour cela.”
Lettre du sergent irlandais Michael Walsh, écrite en février 1915. Il était dans le régiment des “Royal Munster Fusiliers”.
« Oh mémère, écris-moi, écrivez-moi bien souvent. Comme nous sommes loin, perdus, isolés, privés de tout contact avec le monde, une lettre, mais c’est un baiser, une caresse qui vient redonner à notre âme un peu de cette affection qui lui manque tant. »
Lettre du jeune soldat Pierre Suberuiolle écrite de Salonique en Grèce le 17 avril 1917. Il s’adresse à sa mère, veuve. Son père a été tué au front un an auparavant.
“Personne ne tentait de fuir, car il n’y avait nulle part où aller. Vous savez, quand le train s’est arrêté, d’un côté il y avait la forêt et de l’autre un fleuve assez tumultueux et encore la forêt, partout la forêt. Je crois que personne ne pouvait même rêver de fuir. C’était très dur, tout le monde était si déprimé, si effrayé que personne ne faisait rien. Même les enfants savaient qu’il ne fallait pas pleurer.”
Témoignage du polonais Henry Welch. En 1940, avec sa mère, il est déporté par les autorités soviétiques dans la région russe d’Arkhangelsk. Il avait 7 ans. On estime qu’à cette époque, Staline fait déporter plus de un million de citoyens polonais vers l’Est.
“Personne ne tentait de fuir, car il n’y avait nulle part où aller. Vous savez, quand le train s’est arrêté, d’un côté il y avait la forêt et de l’autre un fleuve assez tumultueux et encore la forêt, partout la forêt. Je crois que personne ne pouvait même rêver de fuir. C’était très dur, tout le monde était si déprimé, si effrayé que personne ne faisait rien. Même les enfants savaient qu’il ne fallait pas pleurer.”
Témoignage du polonais Henry Welch. En 1940, avec sa mère, il est déporté par les autorités soviétiques dans la région russe d’Arkhangelsk. Il avait 7 ans. On estime qu’à cette époque, Staline fait déporter plus de un million de citoyens polonais vers l’Est.
“Aucun d’entre nous n’était en proie au sentiment de ne pas avoir le droit d’être ici, à Paris ou en France. Pourquoi pas ? Nous étions dans une guerre et nous avions vaincu un ennemi, les Français, dans leur propre pays. Maintenant nous étions les vainqueurs dans ce pays. Nous avions le sentiment que c’était tout à fait normal.”
Souvenirs de Werner Mork, soldat dans l’armée allemande en 1940.
“1er juin 1940: Les navires en partance ou qui arrivent sont arrosés de bombes. À peine avons-nous fait vingt mètres, les sinistres sifflements se font à nouveau entendre. Chutes dans les trous, nous sommes aspergés de sable. Dans la fumée à côté, un camarade est allongé la tête la première dans le trou, un éclat au-dessus de l’œil. Mes souliers que j’ai à la main restent à cet endroit, je continue en espadrilles. Il faut partir de cet endroit au plus vite..”
Journal de Marceau Lantenois à propos de l’évacuation de Dunkerque. Soldat au 1° régiment du génie, il réussira à embarquer sur un bateau britannique le 2 juin